quinta-feira, 23 de fevereiro de 2017





A viagem presidencial de Bernardino Machado





















Do facebook de Georges Viaud









      L’écrivain et grand reporter Maurice Prax (1881-1962), a écrit un fort bel article sur le voyage présidentiel de Bernardino Machado (1851-1944). Publié à la date du 24 octobre 1917 dans « Le Petit Parisien », il nous apprend que l’entretien s’est tenu le jour précédent à « l’Hôtel Meurice » vers 10 heures du matin. Si nous ignorons en quel hall, salon où chambre d’un luxe extrême, il s’est déroulé, il nous a beaucoup émus…
      http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k566328r
       

       
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      Georges Viaud Malgré sa longueur toute relative, lisez le texte de Maurice Prax, il est également un bel hommage aux " Poilus " portugais dans la Grande Guerre « LE BEAU VOYAGE de M. BERNARDINO MACHADO
      LES IMPRESSIONS DU PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE BU PORTUGAL 
      «
       En juin, quand M. Bernardino Machado m'avait fait l'honneur de me recevoir, à Lisbonne, au palais de Belem, il m'avait dit, avec son amabilité extrême :
      « Vous savez, je compte venir prochainement en France. J'espère bien que vous viendrez me voir dès que vous apprendrez que je suis à Paris.
      « Hier, donc, dès dix heures du matin, j'étais à l'hôtel Meurice.
      « L'air parfaitement reposé, l'œil vif et clair, tout de suite, le président me parle de son voyage :
      « Je viens de faire un voyage au-dessus des choses humaines. J'ai vu tant de grandeur, tant de volonté, tant de gloire que je ne sais plus ce que je puis voir maintenant. Mon beau voyage a commencé, vous le savez, en Espagne, où Alphonse XIII m'a prodigué les marques les plus précieuses d'une infinie sympathie. Puis j'ai traversé la France, cette terre chérie. Oui, pour nous, Portugais, c'est la terre chérie que la France et c'est dans ces termes que j'ai parlé d'elle à mes soldats.
      « Vous avez visité Verdun, monsieur le président ?
      « Oui. Verdun a été mon premier pèlerinage. M. Poincaré, qui a eu pour moi toutes les attentions, a bien voulu lui-même me conduire. J'ai vu Verdun, qui, sous ses ruines accumulées, est une basilique de gloire et dont les décombres forment comme une statue vengeresse, la statue de la Justice, du Droit et de la Patrie. J'ai vu les soldats de France, magnifiques et invincibles. Quelle vision inoubliable et sublime ! ...
      « M. Bernardino Machado fit une pause. Grave, soudain, il reprit :
      « J’ai vu l'œuvre allemande, aussi, hélas le crime allemand, la dévastation allemande. J'ai visité les pauvres villages où ils sont passés. J'ai parcouru Reims, votre cité-martyre. Dans les siècles des siècles, l'Allemagne, pour tous ces crimes, sera désormais flétrie. En s'acharnant avec une fureur tragique sur d'innocentes victimes, l'Allemagne s'est elle-même anéantie. Elle a détruit son passé. Elle a détruit son histoire. Elle n'a plus de vie morale. Or, ce sont toujours les forces morales qui triomphent, fatalement, inéluctablement. L'Allemagne est vaincue. J’en ai, dans le cœur, la certitude absolue. – 
      « 
      « L'enthousiasme des troupes portugaises 
      « Après Verdun et Reims, le président s'est rendu au quartier général portugais. Il est resté trois jours au milieu de ses soldats. Il a connu les honneurs d'un bombardement intense. Les avions boches ont eu même le soin de semer des fleurs de feu sur son chemin. Mais ils ont passé ou trop tôt ou trop tard.
      « Le président a même été gratifié d'une émission de gaz.
      « – Mes enfants Mes soldats ! m’a-t-il dit, avec une émotion qu'il ne cherchait pas dissimuler ; je voudrais que vous puissiez savoir combien, eux aussi, ils sont forts, enthousiastes et résolus. Tous m'ont fait La même réponse :
      « Nous sommes là jusqu’à la fin. Nous sommes là parce que nous devons y être. Nous serons là jusqu'à la victoire, dont nous sommes assurés…
      « Et que pensent-ils de la France, monsieur le président, vos vaillants poilus ? 
      « Ils disent qu'en France ils se sentent comme chez eux… C'est la vérité. A tout jamais maintenant, la France et le Portugal sont étroitement unis…
      « Après son séjour au front portugais, M. Bernardino Machado a parcouru le front anglais. Il a pu admirer la puissante, la vaillante armée britannique, qu'en 1914 le doux Guillaume qualifiait de « méprisable ». 
      « – J‘ai été émerveillé, confondu, par la force, l'organisation et l'héroïsme de nos chers alliés. Quelle surprenante santé morale il y a parmi ces tommies qui vont maintenant au combat et à la mort comme ils iraient au football ! Avoir un doute, avoir l'ombre d'un doute, sur l'issue de la lutte quand on a vu l'armée française et l'armée anglais, ce serait de la folie et de l'inconscience. 
      « 
      « En Angleterre
      « A Messine, les obus boches, une fois encore, ont salué le président, qui ne s'en est pas montré ému. Puis M. Bernardino Machado a traversé le détroit et s'est rendu en Angleterre, où il y a, à cette heure, trois mille hommes environ de troupes portugaises, appartenant à des formations d'artillerie lourde.
      « Il garde un souvenir-ému de l'accueil qui lui a été fait chez nos amis. Le roi a donné en son honneur une réception qui a été particulièrement chaleureuse. Lloyd George, au palais de la présidence, lui a offert un grand dîner. Mais ce soir-là c'était vendredi les Boches tinrent encore à venir saluer le président de la vaillante république portugaise. Ils vinrent, cette fois, avec ces fameux zeppelins qui devaient, le lendemain, être ramassés chez nous avec des petites cuillers.
      « Et, vers les onze heures du soir, après le dîner, comme M. Bernardino Machado regagnait ses appartements au Ritz, deux bombes furent lancées à cent mètres à peine de sa résidence, faisant de nombreuses victimes. M. Machado aura, ainsi, connu toutes les émotions de la guerre.
      « Je croyais, en quittant l'Angleterre, avoir terminé mon voyage… m’a dit enfin le président. Mais je me suis rendu, ensuite, au front belge, et j'ai recueilli là des sensations nouvelles, si fortes, si pures, que j'en suis encore tout secoue. J'ai vu un roi et une reine qui sont plus grands que les hommes, qui sont deux sommets de l'histoire des peuples puisqu'ils incarnent, à tout jamais le droit et le devoir. J'ai vu l'admirable et sereine armée belge, vivante, ardente, intacte.
      « Sur ces mots, le président s’est arrêté. 
      « Je suis heureux, m'a-t-il dit, avec une émotion profonde. Je suis émerveillé et heureux. Je suis heureux et fier pour mon pays qui s'est rangé, comme il le devait, du côté de la justice et de l'humanité, qui est avec toutes les forces morales de ce monde et qui va participer à la victoire certaine et éclatante des alliés. 
      Maurice PRAX. 
      « –-----------------
      « M. Bernardino Machado, président de la République portugaise, revenant d'un voyage en Angleterre, où l'avaient accompagné MM. Affonso Costa, président du Conseil, et Soarès, ministre des Affaires étrangères, est arrivé hier matin à Paris.
      « Le président et sa suite, qui avaient débarqué dans la soirée de lundi à Boulogne, après une traversée sans incidents, prirent place, quelques heures plus tard, dans un train spécial qui les conduisit directement à Paris, où ils arrivèrent par la gare du Nord, à neuf heures précises, hier matin. 
      « MM. Steeg, ministre de l'Intérieur ; William Martin, directeur du Protocole Hudelo, préfet de police Bouju, directeur de la Sûreté générale Mello Baretto, député Lambertini pinto, directeur des Affaires consulaires au ministère portugais des Affaires étrangères, avaient tenu à saluer le président de la République alliée à sa descente du train.
      « A midi, M. Bernardino Machado a rendu visite à M. Poincaré, Président de la République, qui l'a retenu à déjeuner à l’Elysée. 
      « Le président de la République portugaise accompagné de MM. Costa et Soarès a quitté Paris hier après-midi à 4 heures par la gare d’Orsay, se rendant à Lisbonne."
       
       
       
       
       
       
       



















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